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Les polices d'écriture et le genre

Une police d'écriture désigne un ensemble de caractères typographiques, tels que des chiffres, des lettres et la ponctuation. Elle est un vecteur de communication à part entière. Elle donne le ton aux titres, aux textes et aux logos. Aussi, elle peut être plus ou moins accessible visuellement aux personnes dyslexiques.

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Des stéréotypes binaires sur le genre sont parfois associés à l'esthétique d'une police de caractères. Dire qu'une police d'écriture est "féminine" ou "masculine" renvoie aux biais liés à ces deux genres.

Des lettres avec des courbes arrondies, liées, fines, éventuellement inclinées, seront catégorisées de "féminines". Si elles présentes des éléments décoratifs aussi. Alors que des lignes droites, épaisses, et géométriques avec des arrêtes marquées sont associées aux polices dites "masculines". Cette façon de décrire les typographies est nuisible car elle perpetue des idées fausses qui font référence aux rôles de genre.

Typographies stéréotypes "féminines" :
Ananda, Aristotelica, Marline et Quenda

Typographies stéréotypes "féminines" : Ananda, Aristotelica, Marline et Quenda

Typographies stéréotypées "masculines" :
Freshman, Gunplay, Haymaker, Kingsbury

Typographies stéréotypées "masculines" : Freshman, Gunplay, Haymaker, Kingsbury

« Les adjectifs couramment associés à la féminité sont : émotionnel, soumis, calme, gracieux, passif, faible, sensible, nourricier et doux. Les adjectifs fréquemment liés à la masculinité sont : agressif, dur, bruyant, indépendant, fort, maladroit, sûr de soi, expérimenté et compétitif. C'est inacceptable pour deux raisons. La première est qu'ils sont présentés comme des opposés, ce qui renforce l'idée restrictive et fausse qu'il existe un genre binaire. La seconde est que la majorité des adjectifs associés à la féminité dépeignent leur sujet comme inefficace ou frêle, et que la majorité des adjectifs que nous associons à la masculinité sont puissants et favorables » - Victoria Rushton, designeuse de polices d'écriture, Alphabettes

Il arrive fréquemment que les designers suivent les tendances liées aux stéréotypes pour toucher un public cible. Or, le jugement d'une police d'après la courbure et les arrêtes des caractères est imprudent.

Pour parler d'une typographie, il est souhaitable de ne pas utiliser des clichés "féminins" et "masculins" pour les décrire. Il est préférable d'employer des mots plus objectifs, comme :